Pays de la Loire. Le tourisme en cruel manque de personnel
Malgré une « bonne fréquentation », la saison touristique 2021 en Pays de la Loire a été marquée par la météo maussade et le contexte sanitaire mais aussi par un cruel manque de personnel, dans les hôtels, restaurants, bars ou campings.
Pass sanitaire : coup de frein à partir du 9 août dans les bars et restaurants
Le succès est aussi au rendez-vous pour les gîtes ruraux et locations meublées qui ont presque fait le plein comme les centres et villages vacances, plus fréquentés pour la moitié d’entre eux que l’an dernier. Le bilan est plus mitigé chez les hôteliers avec une baisse de l’activité de 20 %.
Le coup d’envoi a été ressenti à compter du 9 juin avec l’ouverture en jauge pleine des terrasses et en demi-jauge à l’intérieur. La fréquentation a été forte en juin et juillet, principalement sur la zone littorale
, indique François Taillandier, président de l’Umih Pays de la Loire (Union des métiers et de l’industrie de l’hôtellerie). Mais le coup de frein intervenu le 9 août avec l’obligation du pass sanitaire a fait s’effondrer l’activité des bars et des restaurants, de -30 à - 50 % selon les cas
. «Août est décevant, voire catastrophique en Sarthe
selon Éric Fontaine, président de l’Umih 72.
Tension sur le recrutement
Franck Louvrier, vice-président de la région des Pays de la Loire, souligne le succès toujours grandissant des offres de randonnées à vélo et des visites de sites, essentiellement sur le littoral et en ville. Mais ce dernier note la tension en matière de recrutement dans plusieurs secteurs du tourisme. Il n’est pas admissible que des restaurateurs ferment par manque de personnel. C’est le rôle de la Région d’apporter une réponse
estime-t-il.
Ils font face à des difficultés de recrutement qui les contraignent dans l’exploitation et sur les amplitudes d’ouverture
, constate Catherine Quérard, vice-présidente nationale et présidente du Groupement des indépendants hôtellerie & restauration Grand Ouest. Nous devons tous réduire nos capacités d’accueil et nos jours d’ouverture car nous n’avons pas les équipes. J’ai dû stopper la capacité de mon hôtel à 20 chambres, faute de femmes de chambre nécessaires. Au restaurant, toutes les tables étaient dressées et alors que la moitié étaient remplies, le maître d’hôtel était obligé de dire
« nous sommes complets ».C’est désastreux
, regrette François Taillandier.
Nous avons beaucoup de conducteurs de grand tourisme qui quittent la profession. Des entreprises ont déjà commencé à réduire leur flotte d’autocars. Et nous avons une incertitude sur la reprise des voyages et sorties scolaires
, prévient Pascal Fontaine, président de la Fédération nationale des transports de voyageurs.